• Ad patrem Diomedeida

    Je me noie. Dans une mare, une mare de sang. Le mien.

    Il est noir, évoluant sur l'eau. Mon souffle souillé atteint sa dernière limite.

    Je me noie.

    Je suis blessé mortellement. Plus de lendemains chantants pour moi.

    Je suis prisonnier de cette tombe liquide sombre dans laquelle tout prend fin. Fin, ici et aujourd'hui.

    Quelques larmes seront versées sans doute à travers les écrans ce soir, demain encore sans doute... Puis elles tomberont dans l'oubli offert par le quotidien.

    Je me noie, moi le grand Albatros, celui qui sut inspirer vos poètes. Je me noie moi le grand Albatros, dans une mare de sang car j'ai été happé par un de vos navires.

    Mon sang invisible se mêle au fuel qui coule à n'en plus finir.

    Je meurs pour que roulent vos vies bien égoïstes.

    Je meurs, j'étais beau, j'étais en vie, je volais dans les grands airs que vous ignorez.

    Je meurs non pas par le cycle de la vie et son bel équilibre. Je meurs car vous n'avez cure de ce qui vous entoure.

    Je tire ma révérence et fais retentir mon chant du cygne, moi le Grand albatros.

    Ne m'oubliez pas trop vite quand même car lorsque vous ne saurez même plus mon nom alors sonnera l'heure pour vous de baigner à votre tour dans une mare sombre où tout prend fin.

    Et la boucle sera bouclée.

     

     

     

    « Douceur poudréeConte de Noël. »

  • Commentaires

    1
    Lundi 19 Décembre 2016 à 17:47

    Bonsoir Jolana,

    Un homme ne pleure pas. Moi si, à la lecture de ces vers.

    Pierre

     

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